Sans maquillage, Martin Zimmermann fait penser à Buster Keaton : il a son laconisme, sa silhouette aiguë, son imperturbable souplesse, sa vaillance insubmersible face à la méchanceté des choses. Une fois maquillé, il peut rappeler une figure à la Tim Burton, portant son squelette à fleur de peau, quand ce n’est pas sa tête coupée entre ses mains… Dès sa sortie du Centre National des Arts du Cirque, son premier spectacle tourna pendant trois ans. Voilà maintenant plus de deux décennies qu’il arpente les scènes des cinq continents, à Londres, Paris, Zurich, Tokyo, New-York ou Sidney. Créé à la mi-août 2021 à Bâle, Danse macabre s’inscrit dans le droit fil de ses précédents spectacles. Cette fois-ci, Zimmermann a imaginé en guise de dispositif une sorte d’île de détritus à l’écart du monde. Trois naufragés de la société (interprétés par les complices préférés de Zimmermann) s’y sont retrouvés pour bricoler un semblant de famille et tenter de résister tant bien que mal à l’adversité. Comment faire communauté, comment ne pas se laisser aliéner par la lutte pour la survie matérielle ? Les obstacles ne manquent pas, car ni les êtres ni les choses ne se laissent faire. Et pour corser le tout, un quatrième larron circule parmi eux à leur insu, s’amusant à tirer les ficelles de leurs destins. Ce farceur narquois et visible à nos seuls yeux, ce grand maître de la décharge n’est autre que la Mort, interprétée par le metteur en scène lui-même… Pour s’en sortir malgré tout, nos trois pauvres héros ne disposent que d’une seule arme, mais chez Zimmermann, elle est de taille : l’humour, « versant risible du tragique », qui, amplifié « jusqu’au comique, permet de le dépasser ». Projet partagé avec CirQ’Ônflex.
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